L’association des Amis de la bibliothèque municipale de Dettwiller a invité, à bon escient, Denis Ledogar. Chaque être humain est sacré.
Introduit par Jean-Paul Wantz, ancien maire, Denis Ledogar, qui s’est forgé une belle réputation, a encore rempli la salle du Hohgraben. Prêtre, infirmier-anesthésiste, aumônier et écrivain, -son livre La tendresse pour tout bagage fait référence- il travaille à l’hôpital de Strasbourg-Hautepierre, dans le service cancérologie qui dénombre en moyenne trois décès par jour.
Le courage des enfants Il a d’abord parlé des enfants atteints d’un cancer, de leur acceptation de la maladie, leur discipline et leur logique. « Je suis toujours fasciné par le courage des enfants », déclare-t-il, mais il reste absolument décontenancé quant au « terrifiant silence de Dieu, Bon Dieu où es-tu ? » Denis Ledogar se met à l’écoute des enfants malades, accueille leurs questions en étant profondément humain. Ce n’est pas évident de rentrer en relation avec les enfants, car « l’enfant se construit à partir de l’imaginaire ». Et de narrer l’anecdote d’un enfant nouvellement baptisé : « J’ai aussi baptisé son doudou ! » Et il concède : « Dieu ne fait rien sans la main de l’homme ». « Perdre un enfant c’est la pire des choses, c’est l’abomination, pourquoi la souffrance de l’innocent ? » admet-il désarmé. Aussi il convient de soigner l’enfant au mieux. Ainsi l’association « Semeurs d’étoiles » vient en aide aux parents les plus démunis, et qui peuvent désormais rester 24 heures sur 24 auprès de leur enfant. Mais « accompagner les parents, c’est compliqué ! » avoue l’aumônier. Face aux situations désespérées, il faut « beaucoup d’amour et de générosité ». Durant son existence, « ça fait 28 ans que je côtoie la mort, jour et nuit », il a vécu des situations misérables et de désolation, même si parfois s’insèrent des bribes d’humour. Parmi les grandes personnes, les malades souvent se révoltent pour contrer le choc de la maladie et l’angoisse terrible de l’issue fatale. Il doit aussi gérer les post-deuils pathologiques. « L’euthanasie n’est pas facile, reconnait l’aumonier, qui suis-je, moi, à mettre fin à une vie ? » Denis Ledogar a exposé clairement les difficultés devant la fin de vie, en conseillant de « tenir la main, d’éponger le front, et n’oubliez pas l’humain, chaque être humain est sacré ! » La grande expérience et la délicate sensibilité de Denis Ledogar ont marqué l’assistance. En fin de soirée, la bibliothèque municipale a offert le verre de l’amitié.
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